Auteur : Stephen King.
Traduit de l’américain par Jean-Daniel Brèque et annoté par Jean-Pierre Croquet.
Éditions : https://www.albin-michel.fr/
Date de sortie française : 29 août 2018 (édition originale sortie en 1981).
Pages : 624.
Prix : 24.90€.
…il vaut mieux que je sois franc avec vous dès le départ. Je pense que nous sommes tous des malades mentaux ; ceux d’entre nous qui ne sont pas internés cachent leur folie mieux que les autres, voilà tout – et d’ailleurs ils ne la cachent pas toujours très bien. Nous connaissons tous des gens qui parlent tout seuls ; des gens qui font parfois d’horribles grimaces quand ils croient que personne ne les regarde ; des gens qui éprouvent une phobie pouvant les conduire à l’hystérie – la peur des serpents, du noir, des lieux clos, des hauteurs… sans oublier, bien entendu, ces asticots qui attendent patiemment sous terre le moment où ils participeront au grand festin de la vie : ce qui mange sera un jour mangé.
Voilà un extrait de ce livre
pas comme les autres. Il faut bien savoir qu’il a été écrit en 1981, ce
qui est un ancien temps, pour nous, humains. Et avec la violence qui
touche la Terre entière -ou presque- à notre époque, cette citation est
encore plus vraie. Et puis ça donne le ton d’entrée de jeu du bouquin.
Qui
de mieux que Stephen King en personne pour parler de Stephen King ?! Ça
tombe bien, c’est le sujet du livre. Cette édition est la plus récente.
Le livre orignal est sorti tout de même, je vous le rappelle, en 1981
et la sortie en France en 1995. Cette nouvelle édition est revue et
enrichie de deux préfaces inédites de l’auteur. La première est de 23
pages. Superbement intéressante !
Il
y a énormément de références à des livres, aux adaptations de ses
histoires et à tous les films du cinéma ancien comme moderne (uniquement
sur les avants-propos de la nouvelle édition) sur le thème de
l’horreur, du fantastique…Tout y passe : Halloween, Freddy, Rec,
Zombies, L’armée des morts, La Dernière Maison sur la gauche, Saw et
d’innombrables d’autres références. Il est aussi très critique sur la
société, sur les gens de comment ils jugent les films d’horreurs et les
personnes qui aiment se faire peur sans forcément être un fou qui veut
faire un massacre. Il n’a pas écrit ce livre que pour dire du bien de
ses amis du show-business et de ses préférences. Non, il dit vraiment ce
qu’il pense, en bien et en mal. Il dit que plus un film d’horreur a un
gros budget, plus le film sera raté et fera pas peur. Il prends exemple
avec le Projet Blair Witch. Le seul film où il a été traumatisé devant.
Un budget ridicule pour des recettes folles qui fait encore aujourd’hui
partie de la plus grosse réussite du cinéma du genre à faible budget. Et
plus les moyens sont faibles, plus le naturel est présent et donc on a
plus de chance d’avoir vraiment peur plutôt que d’avoir des effets
spéciaux de partout. Je le rejoins sur ça. Finalement je suis proche de
lui car moi aussi c’est le seul film que j’ai vu et dont je n’ai pas pu
dormir dans le noir. Il m’a fallut être dans ma chambre avec la lumière.
Et pourtant des films d’horreurs j’en ai vu des centaines et des
centaines et ce depuis tout petit. Et pourtant c’est un film où il ne se
passe presque rien. Il n’y a pas de monstre, pas de sang, juste des
interprétations qu’on peut se faire sur ce qui se passe dans cette
forêt. Pour certains c’est d’un ennui mortel, pour d’autres comme moi
nous avons vécu l’expérience que propose ce film.
Il
a écrit sa liste de films qu’il préfère durant les 15 dernières années
(écrit en 2010) avec en plus des commentaires. Scream, Funny Games,
Destination Final, Jeepers Creepers, 28 jours plus tard et plein
d’autres. Une fois les nouvelles pages terminées de lire, on passe au
contenu original de la première version. Donc bye bye les films
d’aujourd’hui, le reste parle d’œuvres sorties avant l’année 1981.
Stephen King s’amuse et prends
plaisir avec ce qu’il raconte et ça se voit. Il dit ce qu’il pense avec
son humour et sa vision sur la société américaine. Il n’hésite pas à
faire des critiques sur son propre pays, sur la population et également
des films. Il n’a pas de retenue et c’est ça qui est bien. Il nous
concocte même un quiz avec 20 questions et on gagne 5 points par bonne
réponse. Il écrit en quelques lignes un scénario (avec sa plume) et
c’est à nous de deviner le titre du film. Bon après il faut être calé
aux films des années avant 1980. Dans ce pavé plus de 600 pages on passe
à plein de sujets différents. Films, livres, la radio où à l’époque les
émissions sur le genre était nombreuses, le comportement des gens avec
la peur et évidemment des passages croustillants sur sa vie. D’ailleurs
on peut facilement comprendre pourquoi il arrive à écrire des histoires
pareilles. À la fois biographie, notes personnels, remise en question de
la société, questions-réponses et limite dictionnaire avec les notes à
la fin, je ne me suis pas ennuyé une seule seconde.
En fin d’ouvrage il y a une
partie très conséquente avec une liste de films et de livres et surtout
des notes de près de 80 pages toutes écrites par Jean-Pierre Croquet.
C’est une mine d’informations incroyables pour apprendre et découvrir
encore plus de quoi parle Stephen King. C’est comme une sorte de
dictionnaire sur l’univers du fantastique, de l’horreur et de la
science-fiction. Elles sont tellement nombreuses que j’ai mis un
deuxième marque-page pour cette partie car si vous voulez lire toutes
ces notes au fur et à mesure de votre lecture, pour une question de
confort et de rapidité, on ne perds pas de temps à aller lire la note
pour ensuite revenir à notre lecture initiale. Vraiment, c’est un livre
très riche !
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