samedi 3 novembre 2018

Evasion de Benjamin Whitmer (2018) : Une grande évasion qui secoue toute une petite ville du Colorado !




Auteur : Benjamin Whitmer. 
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Jacques Mailhos.
Date de sortie française : 06 septembre 2018. 
Pages : 410.
Prix : 23.80€.




Ce roman fait parti de la rentrée littéraire d’automne 2018.

 « Ici, c'est la ville du Directeur Jugg. Vous avez peut-être réussi à passer les portes de la prison, mais vous ne passerez pas les frontières de la ville. »

Regardez-moi cette belle couverture qui donne au premier regard déjà le ton froid et de ses environnements de cet ouvrage !
Une évasion ça ne se termine jamais dans la joie et la bonne humeur pour l’évadé(e). Mais quand c’est une dizaine de détenus qui s’échappent de la prison d’Old Lonesome dans une petite ville du Colorado dans les montagnes Rocheuses, ça peut vite devenir une véritable boucherie, aussi bien pour eux que pour les habitants et les forces de l’ordre.
Tout commence par cette évasion d’une grande ampleur le soir du réveillon de l’année 1968. 10 ans de prison pour Mopar Horn, c’est le moment de voir autre chose que ses quatre murs, tout comme les autres prisonniers. Le cadre du paysage laisse rêveur avec ces grandes étendues américaine. Mais pas pour ces fugitifs. Évasion est une sorte de huis-clos dans un environnement hostile avec un climat des plus difficiles avec une tempête de neige d’une grande puissance. Il est difficile de sortir de la ville avec cette tombée de neige et ce froid incroyable.

Durant ces 400 pages vous allez vivre cette survie aux côtés de plusieurs prisonniers et aussi du côté d’autres personnages liés à l’affaire chapitre par chapitre comme un journaliste qui n’a plus d’argent pour nourrir sa petite fille et dégotte cette affaire en or qui fera la Une de tous les journaux du pays. Sauf qu’il ne réalisait pas à quel point l’affaire sera si difficile. Il y a aussi Dayton Horn, une hors-la-loi qui va essayer d’aider son cousin qui fait parti des fugitifs, Jim Carey qui est le traqueur et d’autres personnages. Durant cette unique et terrible nuit, tout va changer pour eux. La ville entière est au courant de l’évasion et ses habitants connaissent bien la violence qu’ils ont en eux. Ce ne sont pas de petits joueurs. Ce sont de véritables bêtes assoiffées de sang et ils sont prêt à tout pour rester en vie et partir loin de cet enfer. 




 

Le ton des dialogues est très cru. Des insultes à pratiquement toutes les phrases. Et la violence est également présente. L’auteur ne donne pas dans la poésie et je vais dire que c’est tant mieux, ça change un peu du politiquement correct. Il faut bien se dire que c’est une histoire qui ne parle que de l’évasion, du tout début à la toute fin de la cavale. Et que du côté des évadés tout comme du côté des forces de l’ordre, ils ont chacun un seul objectif : les uns c’est de survivre par n’importe quel moyen et les autres c’est de réussir à tout prix de les abattre, pas de seconde chance pour eux ou alors si ils en ont une, il serait peut-être préférable pour eux d’être mort pour ne pas vivre la suite.

Ce qui est intéressant dans le récit c’est de savoir comment cela va se finir. Qui va s’en sortir ? Qui va mourrir ? Les quelques habitants qui reçoivent par malchance la visite de ces quelques malades en liberté dans leurs propres maisons pour se réfugier du blizzard vont t-ils eux aussi s’en sortir ou pas ? Il y a y-il une seule solution pour tout le monde ? La suite du récit se concentre pratiquement plus que sur un seul détenu. Malgré leurs rôles, il est possible de s’attacher à quelques têtes, peut-être plus facilement que les forces de l’ordre dont parfois on se demande qui des deux est le plus violent.

La lecture d’Évasion est une évasion dans une ambiance noire, froide, violente et parsemées d’embûches où règne la colère, la vengeance et le désespoir pour les protagonistes, quel que soit le camp des gentils ou des méchants. La lecture est rapide et on attends toujours le déclic qui peut tout faire exploser la cavale d’un moment à l’autre. Avec en plus de la survie totale et de réussir à ne pas se faire piéger par la forte tempête de neige, cette unique nuit sera décisive pour la communauté de la ville Old Lonesome.

Pour la petite histoire, et c’est dans la préface de Pierre Lemaitre qui le raconte, l’auteur Benjamin Whitmer à l’habitude des armes puisqu’il fait parti des gens armés en Amérique, il ne se le cache pas et il décidera de ne plus en porter le jour où la police fera de même. On peut donc comprendre pourquoi dans ses romans la violence est omniprésente. 



"Mopar marche. Tous ses plans se barrent en couille, tous. Comme si c’était pas ce que les plans font toujours. Il n’a jusqu’à présent pas fait un seul bon choix. Il a le .38, il a son fusil, il a un manteau, et toutes ces choses sont bonnes. Mais la neige ne se calme pas et la température baisse sérieusement et ses pieds sont mouillés et lui font mal comme si quelqu’un les avait passés à la ponceuse électrique. Alors que faire ? Il n’ira nulle part dans ce blizzard. Il est tellement fatigué qu’il sent que son cerveau commence à larguer les amarres. Il peut à peine marcher. Même s’il avait une voiture il n’arriverait jamais à descendre jusqu’à Fort Collins. Il s’arrête. Il te faut un endroit où attendre la fin de la tempête, espèce d’abruti. C’est comme ça qu’il se parle".






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