Elle s'appelait Sarah

Les détails :
-Éditeur : Le Livre de Poche
-416 pages
-Sortie en novembre 2010
-Prix : 6.95€








Mon avis :

Après avoir lu des centaines de livres, celui-ci aura été l'un, voir le plus dur à lire. Pas parce qu'il n'est pas bon, bien au contraire. Mais dur du fait de la cruauté des actes de cette triste époque de la deuxième guerre mondiale. Dur, poignant et rageant.

Le livre se présente comme cela : un chapitre sur deux on change d'époque. On commence en juillet 1942 avec Sarah, une jeune fille de tout juste 10 ans. Elle et ses parents vont se faire embarquer par la police française (!) comme la famille est juive. Mais pour protéger son petit frère, elle le cache dans un placard secret de leurs appartement en le fermant à clef en lui faisant la promesse qu'elle reviendra très vite pour le sortir de là en croyant qu'elle allait bientôt revenir. Mais comme elle s'en apercevra très vite, ça ne sera pas du tout le cas, malheureusement. Sur tous les courts chapitres avec Sarah, on va suivre tout le cheminement entre l'arrestation, les longues semaines enfermé(e)s parmi des milliers d'autres familles juives, traités comme des animaux sauvages dans la cours du Vél d'Hiv, avec son espoir de se dire quand est-ce qu'elle va revenir chez elle et reprendre sa vie normale, ignorante qu'elle es de par ses parents, à lui avoir cacher toutes ces atrocités de la guerre. Elle ne sait pas, au début, qu'en fait, elle et ses parents et tous les autres, vont droit vers la mort. Pour elle, cette situation n'est que temporaire. Mais plus les jours défilent et plus elle voit à travers ses yeux d'enfant l'horreur qui l'entoure. Comment la police française les maltraitent. Humilient les femmes. Brutalise les gens. Ils manquent de nourritures. Ils dorment pire que des chiens dans des espaces remplis de bêtes et de déchets comme il n'y à pas de toilettes. On leurs rase les cheveux. Ceux qui tentent de s'enfuir se font tuer instantanément sous les yeux de tout le monde. Leurs étoiles jaunes sur leurs habits. En lisant ces paragraphes et en sachant que ces situations sont toutes véridiques et qu'en plus c'est fait par des français, on à une rage intense en lisant ces horreurs. Du dégoût.

Les autres chapitres se passe en mai 2002. On fait la connaissance de Julia, une journaliste américaine qui vie en France depuis plus de 20 ans, en couple avec un français et qui ont une jeune fille, de l'âge de Sarah. Pour la commémoration de la rafle du Vél d'Hiv des 60 ans, elle doit écrire un article sur son magazine sur ce sujet. Comme tout bon journaliste, elle farfouille un peu partout pour en apprendre davantage. Elle va découvrir par ailleurs que les français tentent d'oublier cette histoire comme ils ont la honte de ce que des français on pu faire à tant d'humains et que c'est difficile pour avoir des témoignages ou des infos sur la rafle. C'est là qu'elle va découvrir toute l'histoire de Sarah. De l'époque de la rafle à ce qu'elle est devenue aujourd'hui, en 2002, si elle est toujours en vie ou pas. Elle va être tellement impliquée dans son histoire qu'elle ne pensera plus qu'à Sarah. Au point de mettre à mal son couple. C'est une bonne chose de nous mettre chapitre par chapitre des deux époques. On apprends beaucoup de choses sur cette tragédie. On navigue entre de la fiction (vie de famille de Julia et d'autres choses que vous verrez par vous même) et du réel sur le plan historique. À certains moment, l'histoire est un peu prévisible (sur le fiction).

Petite parenthèse :  il y à un point qui m'a intrigué pendant toute la lecture. Julia fait beaucoup de critiques sur la France et sa population avec notre comportement, notre façon de vivre, de penser, notre mentalité, dont elle à horreur. Je me demande si l'auteur Tatiana de Rosnay à fait ça pour son personnage, cette américaine dont son pays lui manque depuis son départ ou alors si c'est vraiment ce dont Tatiana pense réellement. C'est pas important non plus et ce n'est ni une critique, c'est plutôt marrant à lire et j'étais juste intrigué car comme le roman nous raconte un fait réel, très souvent j'avais l'impression de lire comme une biographie. C'est sûrement pour ça.

Dans cette édition "Le Livre de Poche", en complètement il y à des photos de l'adaptation en film au milieu du livre et une interview intéressante à lire en fin d'histoire avec l'éditeur, l'auteur et le scénariste du film.

Il faut vraiment lire ce livre. Très touchant et informatif. Il me reste plus qu'à m'acheter le film en DVD pour voir ce que cela donne à l'écran. 

Ma note : 5/5